Nantes airport protest: Faut-il encore construire des aéroports ?
Several Europe Ecologie members have written on why they are opposing a new airport at Nantes, when the existing airport is not full. They argue against it on climate grounds, and on economic and social grounds. They say “If they persist, it will be in defiance of warnings from climatologists and economists, in addition to the contempt of the citizens. If, instead, they decide to abandon it, preferring to invest in training, colleges and high schools, or public transport, then we will highlight their political courage.”
Faut-il encore construire des aéroports ?
Les urgences sont connues : elles sont sociales, écologiques, démocratiques. Les contraintes également : elles sont notamment budgétaires, de gestion des espaces et d’aménagement des territoires. Dans ce contexte, les politiques et les investissements publics doivent être strictement évalués au regard de leur utilité sociale, économique, environnementale. C’est la responsabilité principale des élus dans un monde fragilisé et aux ressources limitées.
Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (au nord de Nantes, ndlr) en est une parfaite illustration. Alors qu’on ne construit plus de telles infrastructures ni ailleurs en France, ni en Europe, alors que l’aéroport actuel est loin d’être saturé, malgré la mobilisation des citoyens et de plus de 1 000 élus locaux et malgré les contre-expertises, le gouvernement et les dirigeants des exécutifs locaux et régionaux, de droite comme de gauche, défendent un projet vieux de quarante ans, avec des arguments tout aussi obsolètes. Ils comptent y consacrer dès maintenant plus de 250 millions d’euros d’aides publiques alors que les budgets sont exsangues et que ce projet ne résiste pas à la réalité des connaissances apportées aujourd’hui par la communauté scientifique, dans au moins deux domaines.
Le premier domaine, c’est celui des sciences relatives au changement climatique. La plate-forme de Notre-Dame-des-Landes est conçue pour accueillir 8 millions de passagers par an, soit un triplement du trafic actuel de l’aéroport de Nantes-Atlantique. C’est cette base totalement irréaliste qui constitue le seuil de rentabilité. Le Giec, groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, nous apprend qu’il faut diviser nos émissions de gaz à effet de serre par quatre d’ici 2050. Quelles sont les informations dont disposent les porteurs du projet du nouvel aéroport pour leur permettre de contredire les deux mille scientifiques du Giec ? Evidemment aucune !
Le second domaine, c’est celui des sciences économiques. La commission Stiglitz a posé l’an dernier les bases d’une nouvelle approche du développement et de la mesure des performances économiques et du progrès social. Elle a montré la nécessité de définir de nouveaux indicateurs pour élaborer et évaluer les politiques publiques. Appliquons cette approche au projet du nouvel aéroport qui, avec trois milliards d’euros (comprenant les infrastructures liées), constitue le plus gros investissement qui sera réalisé dans l’Ouest au cours des vingt prochaines années. Le rapport Stiglitz pointe les axes sur lesquels il faut évaluer le bien-fondé des politiques publiques : éducation, logement, capital humain et santé, réduction des niveaux dangereux d’atteinte à l’environnement, réduction des inégalités. Sur lequel de ces axes l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes permet-il une avancée économique ou de progrès social ? Evidemment aucun !
Celles et ceux qui soutiennent le projet d’aéroport ne peuvent plus ignorer son inutilité environnementale, sociale et économique. S’ils s’entêtent, ce sera au mépris des alertes des climatologues et des économistes, en plus du mépris des citoyens. Si, au contraire, ils décident de l’abandonner, préférant investir dans la formation, les collèges et les lycées, ou encore les transports collectifs, alors nous soulignerons leur courage politique.
Comme ils l’ont fait pour le projet alternatif de loi de finances, les écologistes continueront quant à eux à porter une vision responsable des politiques publiques : justes, économes et stratégiques. Même si cela doit générer des tensions dans les majorités territoriales, nous ne reviendrons pas sur ce que nous considérons être notre contrat politique avec les citoyens et notre exigence pour l’avenir.
http://www.liberation.fr/terre/01012299979-faut-il-encore-construire-des-aeroports
and an approximate translation into English:
Should we still build airports?
By Daniel Cohn-Bendit MEP Europe Ecologie, Yannick Jadot MEP Europe Ecologie, MATTHEW ORPHAN Vice President of the Region Pays de la Loire, Europe Ecologie, EVA JOLY MEP Europe Ecology
Emergencies are known: they are social, ecological, democratic. Constraints also: they include budget, space management and spatial planning. In this context, policies and public investments must be evaluated strictly in terms of their social utility, economic, environmental usefulness. This is the primary responsibility of elected officials in a world with limited resources and fragile.
The airport project of Notre-Dame-des-Landes (north of Nantes, ed) is a perfect illustration. While we no longer build such infrastructure or elsewhere in France or in Europe, while the existing airport is far from full, despite the mobilization of citizens and more than 1,000 local councilors and despite the arguments against it, the government and leaders of local and regional governments, both right and left, defending a project of forty years ago, with equally obsolete arguments. They now have to spend over €250 million of state aid while budgets are anaemic and that this project does not stand up to the reality of knowledge made today by the scientific community, in at least two areas.
The first area is the science of climate change. The runway of Notre-Dame-des-Landes is designed to handle 8 million passengers per year, tripling the current traffic of the Nantes-Atlantique airport. It is this base which is totally unrealistic to break even. The IPCC, Intergovernmental Panel on Climate Change, teaches us to reduce our emissions of greenhouse gas emissions by three quarters by 2050. What information is available to carry the new airport project to enable them to contradict the two thousand scientists of the IPCC? Obviously no!
The second area is that of economics. The Stiglitz Commission asked last year the foundations for a new approach to development and measurement of economic performance and social progress. It showed the need to identify new indicators to develop and evaluate public policies. Apply this approach to the project of new airport, with three billion euros (including related infrastructure), is the biggest investment that will be realized in the West of France over the next twenty years.The Stiglitz report points out the routes on which we must evaluate the merits of public policy: education, housing, human capital and health, reducing harmful levels of environmental damage, reducing inequalities. On which of these axes does Notre Dame-des-Landes airport provide advanced economic or social progress? Obviously no!
Those who support the airport project can no longer ignore its uselessness, environmentally, socially and economically. If they persist, it will be in defiance of warnings from climatologists and economists, in addition to the contempt of the citizens. If, instead, they decide to abandon it, preferring to invest in training, colleges and high schools, or public transport, then we will highlight their political courage.
As they did for the alternative project finance law, environmentalists continue to press them on responsible public policies: fair, efficient and strategic. Although this should lead to tension in local public opinion, we shall not go back on what we consider to be our political contract with citizens and our requirement for the future.
Nantes: hunger strike against airport
A general counsel of Loire-Atlantique, Françoise Verchere (Left Party), has joined the movement of hunger strike launched Wednesday, April 11 by two opponents in the future airport of Nantes Notre-Dame-des-Landes, she said to AFP.